Trois projets au long cours ont fait l’objet de présentations et de travaux de groupe lors de cet atelier Think LeD* le 9 juillet dernier. Enke Kebede, directrice de l’Ecole des Avocats du Grand Est (ERAGE), a tout d’abord présenté l’initiative de son Lab Lawbydesign, actuellement dans sa 2ème édition, dont l’objectif est de faciliter l’accessibilité du droit par un travail autour de la pédagogie, comme le détaille le site www.lawbydesign.fr. Les trois projets présentés dans la suite de l’atelier font d’ailleurs partie des projets de recherche accélérés par le Lab entre les mois d’avril et de juillet 2018.
Le premier, intitulé la Law Box, s’est appliqué à créer un pilote de fiche de révision pour élèves candidats au CRFPA, préfigurant une commercialisation ultérieure. Des étudiants en droit identifiés dans la communauté Facebook de la Law Box ont tout d’abord été interrogés afin de mieux comprendre leurs modes de révision, puis un concept de fiche leur a été présenté. Un gros travail de définition du projet éditorial s’en est ensuivi, pour définir l’ambition de la Lawbox : redonner du sens aux acquisitions, permet à l’étudiant d’avoir une vision holistique de ses apprentissages plutôt que de l’aider à devenir un expert. Chaque espace du gabarit de la fiche a été pensé avec un objectif individuel. Sur la base de ce pilote, l’équipe pourra ensuite continuer à améliorer le gabarit en créant de nouvelles fiches, à faire tester auprès d’étudiants ayant passé le CRFPA.
Un autre élève, Quentin Peltier, a ensuite expliqué son idée de créer un chatbot scripté pour répondre à des questions simples de contribuables sur le prélèvement à la source, aujourd’hui pour l’instant disponible sur Facebook. Sur la base de deux personas (le jeune actif et l’étudiant post bac), son équipe est allée interroger des répondants dans la rue, ce qui lui a permis de mieux comprendre le point de départ des personas, leurs difficultés à comprendre le vocabulaire utilisé par l’Administration fiscale, ou encore les questions qu’ils seraient susceptibles de poser à un agent ou à un assistant virtuel. Faire le choix de la technologie lors de la conception du chatbot les a mobilisés plus qu’initialement prévu.
Il existe en effet un grand nombre d’outils de création d’assistants virtuels, au niveau de complexité différent selon l’usage de chatbot envisagé. Aussi, ils ont eu l’idée d’établir un document ouvert à tous analysant les fonctionnalités de 9 plateformes françaises et anglo-saxonnes (à date). Objectif : aider les juristes non développeurs à identifier l’outil qui correspondra le mieux à leurs besoins, en leur donnant les clefs (lexicales, d’usage…) pour faire leur choix : Le document est accessible en mode modifiable.
Enfin, un pilote de livre à l’attention des enfants de détenus a été présenté. Les porteurs du projet étaient déjà bien informés de l’univers carcéral au travers de stages antérieurs. Elles se sont tout d’abord rapproché d’associations venant en aide aux familles de détenus dans les pôles d’accueil, ainsi que de psychologues travaillant avec les enfants en souffrance.
Ces personnes leur ont confirmé la difficulté, pour les enfants, à comprendre les réalités de leur proche en prison, et le besoin d’être rassurés sur l’existence d’un cadre de valeurs. Ces interactions leur ont permis de rédiger de premiers contenus. Le projet éditorial a ensuite fait l’objet d’un travail de fond : l’idée d’un pilote de livre a pris forme, dans laquelle un enfant aurait la possibilité de poser au fil des pages toutes ses questions « sans filtre » à des professionnels proches de l’univers de la prison : détenu, cuisinier, juge, policier, surveillant pénitentiaire…
Quelques pages pilotes du livre à venir ont été réalisées et dans l’attente d’illustrations à venir (a priori par un détenu), ont été présentées rapidement en atelier, avant les travaux de groupe sur les deux premiers projets. Leur méthodologie et leurs objectifs pour la suite sont résumées ici.
Elodie Teissèdre