L’atelier 2040 : Des souris et des profs (page de l’événement) s’est déroulé dans le cadre du projet Remix ta Thèse. Pensé comme la prolongation directe du Prix de thèse en droit en accès libre Open Thèse, le projet est né dès la fin 2019 des réflexions des associations Open Law* Le droit ouvert (Open Law*), HackYourResearch et de l’agence de design Où sont les Dragons. Il s’agissait d’organiser une journée collaborative et interdisciplinaire dédiée à l’accessibilité des travaux de recherche juridique, partant du postulat suivant : Ouvrir le droit, c’est faciliter l’hybridation de ses contenus dans d’autres disciplines ou d’autres domaines de la société, et d’encourager son appropriation par chacun.e.
Initialement prévu en présentiel au Centre de Recherche Interdisciplinaire (CRI) sur toute une journée, les conditions sanitaires ont forcé l’équipe d’organisation à s’adapter. L’atelier 2040 : Des souris et des profs s’est tenu en distanciel grâce à une équipe renforcée : Ralph Évêque (auteur de la thèse “Les transmissions du savoir juridique durant la période impériale romaine” autour de laquelle est organisée l’atelier), Celya Gruson-Daniel (chercheuse spécialisée sur les questions d’open access/science et sur l’impact du numérique sur les relations sciences/société et co-fondatrice de HackYourPhD/Research), Romain Rouyer (designer et ingénieur IHM au Centre de Recherche Interdisciplinaire), Julia Trang et Audrey Tabuteau (adhérentes Open Law*) et Lucie Sztejnhorn (chargée de mission Open Law*).
L’animation d’un atelier en ligne
Les participant.e.s étaient invité.e.s à rejoindre la zone du tribunal virtuel pour l’inauguration de cet atelier et la présentation du travail de thèse de Ralph Evêque, à l’origine du sujet de l’atelier, par une immersion en vidéo à retrouver en intégralité ici.
Après l’introduction, place à la pratique et à la présentation du déroulé de l’atelier ! Inspiré de la méthodologie du Design Fiction, les équipes se sont immergées dans un tribunal et la résolution de deux affaires fictives créées de toutes pièces afin de confronter leurs visions en matière de transmission des savoirs.
Comment ? Les deux équipes ont été invitées à mener une série de joutes verbales comme cela se pratiquait à l’époque romaine. Les Claudien.ne.s, réformateurs libéraux, représentaient l’accusation et défendaient une vision moderne en matière de transmission des savoirs. Les Schola, conservateurs, représentaient la défense et portaient une vision traditionnelle de transmission des savoirs.
Un atelier qui a donc été totalement adapté pour une animation en ligne avec l’utilisation principalement de deux outils :
- WorkAdventure (open source), avec la création d’un environnement ludique et interactif sur mesure par Romain Rouyer.
- Miro, pour permettre à nos deux équipes de s’approprier le matériel spécialement créé pour eux et préparer leurs argumentaires pour la joute verbale
A l’aide des pièces à conviction sélectionnées ou créées pour l’occasion, et après un temps de prise en main de l’outil Miro, les deux équipes ont donc travaillé de façon collaborative pour préparer leur argumentaire. Les équipes ont rapidement trouvé leurs marques pour se répartir la lecture des pièces à conviction et noter au fur et à mesure un ensemble d’arguments. Des post-its ont ainsi été complétés pour servir d’aide mémoire lors de la joute verbale. Sans trop en dévoiler pour garder le mystère en vue d’un futur atelier, voici un aperçu du résultat …
Acte 1 – A la recherche de l’école perdue
Tableau collaboratif de l’équipe Claudius :
Les arguments soulevés lors de la première joute ont déchaîné les équipes et avant même de se plonger dans les pièces à conviction de l’acte 2, un ensemble de contre-arguments a fusé. La frustration se sentait de n’avoir pas eu la possibilité de répondre directement à l’adversaire. Le premier acte avait rôdé l’équipe, qui a de nouveau posé avec une grande aisance des éléments de réponse. Les cartes bonus proposées aux équipes (qui comportaient des indices pour de nouveaux arguments) ont aussi été utiles pour repérer les points aveugles.
Acte 2 – Une tradition, ce n’est jamais qu’un progrès qui a réussi
Tableau collaboratif de l’équipe Schola :
Verdict ?
A la suite de la deuxième joute, le jury, composé de Capucine Nemo-Pekelman (Maître de conférences en Histoire du droit et des institutions, Nanterre), Sophie Pène (Professeur et co-directrice Master FOSTER – Formation pour l’ouverture des sciences, des technologies, de l’éducation et de la recherche – du CRI), et (Sumi Saint-Auguste , présidente de l’association Open Law*), a donné son verdict.
Les deux équipes s’en sortent au coude à coude avec de belles pistes d’amélioration pour une prochaine édition : un retravail de la mise en immersion afin d’arriver à des scénarios plus prospectifs, et surtout plus de temps pour s’approprier les pièces à conviction et préparer les argumentaires. Rendez-vous très prochainement, en présentiel cette fois, pour une deuxième édition de l’atelier !