Vendredi 15 mai, les représentants des incubateurs des barreaux de Paris, Lyon, Marseille, Rennes, Montpellier et Bordeaux, membres du RNIB sont venus échanger sur leur organisation et les actions mises en oeuvre durant la période de confinement à destination des avocats.
Eric Le Quellenec, Vincent Durand, Mélanie Parnot, Shirley Leturcq, Clémence Michaud, Anne-Hélène Harmonic et François Girault ont ainsi répondu aux questions posées par Dan Kohn, membre d’Open Law* le droit ouvert.
- Comment dans le cadre de leurs missions les incubateurs ont pu accompagner les avocats en début de crise sanitaire sur le maintien de leurs activités ?
- Quels ont étés les moyens et solutions mises en oeuvre (préconisations de solutions, formations, fil d’actu réglementaire, page spécial Covid, webinaire, ligne téléphonique dédiée…) ?
- Est-ce que cette crise sanitaire a aussi contraint les incubateurs à s’adapter au contexte et de quelle manière ?
- Comment voyez-vous le rôle des incubateurs sur cette sortie de crise et des possibles évolutions de leurs missions ?
Chaque incubateur a ainsi pu présenté les solutions apportées pendant cette période. Eric Le Quellenec pour l’incubateur du barreau de Paris présente ainsi le succès des webinars mis en place, ainsi que l’accompagnement pour les confrères basé sur les mails et sur un guide réalisé pour penser l’après-covid.
Pour Vincent Durant, à Lyon, cette crise est apparue « *comme un bouleversement pour les avocats et les clients, qui nous a conduit à repenser notre mode d’exercice*. Un important travail de pédagogie a été réalisé sur l’utilisation des outils de visioconférence afin de sensibiliser les avocats aux enjeux de sécurité et de confidentialité, indispensables à l’exercice de leur profession. Un outil de visioconférence a ainsi été mis à disposition, repris par le RNIB qui l’a également proposé à l’ensemble du réseau.
A Marseille, Shirley Leturcq explique que l’accent a été mis sur la formation et salue également les travaux réalisés par l’incubateur du barreau de Rennes (guide). Un pôle de médiation d’urgence a également été mis en place.
A Rennes, Anne-Hélène Harmonic a pu présenter le guide réalisé par l’incubateur et communiqué aux avocats.
François Girault, à Montpellier explique que cette période a permis de mettre en place de nouveaux outils entre confrères (whatsapp, slack), mais aussi de consolider certains partenariats – avec des ingénieurs data par exemple.
A Bordeaux, Clémence Michaud évoque le focus de l’incubateur sur l’après-crise. Un questionnaire a ainsi été réalisé auprès des avocats pour mesurer la capacité de « changement » et d’évolution de ces derniers, afin de proposer des solutions innovantes pour demain.
Pour l’avenir, tous évoquent un certain nombre de challenges : trouver de nouvelles parts de marché, réussir la transformation numérique qui reste encore difficile pour certains cabinets, report sur la profession d’avocats du poids de la justice, l' »embouteillage de certaines juridictions » mais également de nouvelles voies et possibilités.
Vincent Durand et François Girault partagent ainsi leurs perspectives sur le développement des MARD, qui pourraient permettre de résoudre la question des délais à la sortie de crise et plus globalement les difficultés de redémarrage du monde judiciaire à la sortie du confinement.
D’autres pistes sont évoquées, comme le développement de nouveaux partenariats, avec d’autres professions – à l’instar de ce qui existe déjà dans l’écosystème de l’incubateur de Rennes avec la présence de huissiers, d’experts-comptables et de la French Tech – mais également sous d’autres formats, comme celui des cliniques juridiques.
Enfin, les incubateurs prévoient plusieurs pour la fin d’année 2020 : la Legal Pitch Party à Marseille, le prix de l’innovation à Bordeaux ou bien encore le Legal Hackathon à Montpellier.